Les dîners à quatre mains à l’Air du Temps…
Commençons par le commencement… L’Air du Temps est un restaurant (sublime, incroyable, topissime et j’en passe), situé à Eghezée. En cuisine, Sang-Hoon Degeimbre est aux commandes. Il est, à mon humble avis, l’un des chefs les plus talentueux de notre pays. Sang-Hoon conçoit ses repas comme un concept global, intimement lié à une authentique générosité. Il sort des sentiers battus, s’inspire par exemple de l’Asie mais pas que (pour la petite histoire, sachez qu’il est Coréen tout en étant adopté par des Belges) et se remet toujours en question, n’hésitant pas à se lancer dans des techniques rares ou inédites (fermentation de légumes…), à proposer un peu de moléculaire (pas trop, juste comme il faut et dans le but de trouver des réponses à des questions ou des associations de saveurs inattendues). Ben, un de ses collaborateurs, cultive un grand jardin à côté du restaurant dans lequel poussent de magnifiques légumes et plantes aromatiques. Et enfin, c’est un saucier de Dieu ! 🙂 Pas mal tout ça, me direz-vous…
Donc, lorsqu’il organise un dîner à quatre mains (invitant un autre chef afin de cuisiner à ses côtés), on saute sur l’occasion (du moins moi en l’occurence). Surtout que cette fois-là, c’est Sven Chartier. Ce jeune cuisinier est considéré comme un enfant prodige et un génie de la nouvelle cuisine française. Il faut dire que son parcours est assez impressionnant.. A la vingtaine à peine entamée, il officiait déjà à l’Arpège (Alain Passard) puis Racines. Quelques années plus tard, il a ouvert son propre restaurant ‘Saturne’ à Paris, avec Ewen Lemoigne, un sommelier spécialisé en vin nature. Et en fait, Sven est le frère d’un ami. Je m’étais donc déjà rendue dans son restaurant à Paris, et j’avais été conquise. Bref, que des arguments pour aller à l’Air du Temps!
Comme je m’y attendais, je me suis pris une belle claque ! Un menu haut en couleurs, composé par des défis que les chefs se lancent l’un à l’autre : la tomate crevette revisite par exemple ou encore les abats (cervelle pour Sven, ris de veaux pour Sang-Hoon), mais aussi un produit noble (le homard) et enfin une assiette commune (un pigeonneau). Tout cela accompagné à chaque fois de vin, nature pour la plupart. Ewen avait d’ailleurs ramené plusieurs bouteilles !
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